Le Prieuré Saint-Jean de Bébian est un domaine historique du Languedoc en ce sens où ses premières vignes ont été planté en 1152 par des romains avant de passer aux mains des moines Cisterciens.

De 1950 à 2000 le domaine est propriété de la famille Roux; Alain Roux donne un nouveau souffle au vignoble en plantant des cépages nobles (Syrah de chez Chave, Grenache issu de plants de Rayas, Mourvèdre du Domaine Tempier), ainsi que les autres cépages traditionnels blancs et rouges confondus de Châteauneuf-du-Pape, et tout en prenant soin de conserver les vieux plants méditerranéens de Cinsault et Carignan.

Chantal Lecouty et Jean-Claude Lebrun, anciens dirigeants et rédacteurs de la Revue du Vin de France, amènent leur expertise de dégustation et leurs vastes connaissances du monde du vin pour renforcer la qualité de Saint-Jean de Bébian avec l’ambition de faire des grands vins méditerranéens. Ce devait être à l’époque la nouvelle merveille du Languedoc. Ils ont peut-être fait des choix discutables d’un point viticulture et vinification et, malgré la présence de la très respectée œnologue australienne Karen Turner, le domaine sorti relativement rapidement des radars des amateurs de vin.

Depuis 2004, le domaine a été vendu et repris en main avec un réel dynamisme par un nouveau régisseur en la personne de Benoit Pontenier, sous la supervision bienveillante de nul autre que Jean-François Ganevat. Les méthodes de culture sont respectueuses de la nature, de la vie des sols et de la biodiversité. Un soin tout particulier est apporté à la qualité des raisins et à la capacité de vinification parcellaire; un élément d’autant plus important que le domaine de 32 hectares est composé de plusieurs méso-terroirs (43 parcelles) bien identifiés de calcaire, du basalte et de galets roulés.

Leurs vins comptent parmi quelques-unes des plus fines et plus précise expressions de vin du Languedoc autant en blanc qu’en rouge qu’il m’ait été donné de goûter dans ma jeune carrière. Des vins qui stylistiquement parlant sont bien plus près des vins de Bourgogne que des Languedoc tel qu’on les conçoit. Le travail minutieux fait à la vigne et l’attention porté à la vendange est un bel exercice d’équilibriste, qui plus est d’une certaine complexité, et Benoit l’exécute avec brio.