TOP 10: Les paroles de Jules Chauvet

22 octobre 2014
Geneviève Boucher
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J’ai une grande admiration envers Jules Chauvet, souvent considéré comme le père des vins naturels. Jules Chauvet, qu’on surnommait Panoramix, dégustait sérieusement, sur un horaire précis et habituellement en solo. Selon plusieurs, Jules ne dégustait qu’en plein air, même l’hiver.

Il était aussi négociant, vigneron et chimiste de formation (ayant correspondu avec Otto Warburg – lauréat d’un prix Nobel de médecine). Avec brio, dans le Beaujolais, il fit, dans les années 60, les premiers vins natures. Il travailla notamment sur les levures, la fermentation malolactique et la macération carbonique.

Il influencera plusieurs vignerons, comme Guy Breton, Marcel Lapierre, Jean Foillard ou Georges Descombes.

M. Chauvet a toujours eu des opinions tranchantes. Ses paroles étaient touchantes et toujours lucides.
Il ne disait par les choses telles qu’elles devaient être, il les énonçait telles qu’elles lui manquaient. *

Imaginez-vous que dans les écrits de Jules Chauvet , datant des années 50, résident une grande partie des  bases de l’oenologie moderne. M.Chauvet a toujours eu des opinions tranchantes. Ses paroles étaient touchantes et toujours lucides. Il ne disait par les choses telles qu’elles devaient être. Il les énonçait telles qu’elles lui manquaient. *

Jules Chauvet souhaitant transmettre le message que les bons vins ne sont pas toujours derrière « les grandes étiquettes », mais toujours chez les grands viticulteurs.

chauvet

 

Jules Chauvet (1907-1989)

 

«En vins naturels, les terroirs s’expriment et les meilleurs terroirs se distinguent.»

«Chaque vigneron devrait accepter ses vins tels qu’ils sont en réalité et non tels qu’il se les imagine.» (Tweeter cette citation)

«Faire du sans soufre c’est d’abord être très exigeant sur la culture des fruits, puis ensuite vinifier et élever avec la plus grande rigueur dans une atmosphère aussi propre et saine que possible.»

«Le vin est la plus mystérieuse des boissons, l’odorat le plus mystérieux des sens, ce qui se joue est de l’ordre de la révélation…»

«Le vin, moins on le touche, mieux ça vaut.»

«Le sucre et le soufre sont les deux mamelles du Beaujolais.» (Pour mieux comprendre…)

«Transmutation troublante puisque l’homme transforme presque instantanément une matière liquide d’apparence inerte en éléments immatériels dont se nourrit sa pensée. C’est dans ce cadre spirituel que le vin doit être considéré comme vivant.»

«Le vin, c’est du parfum, pas de l’alcool!»

«Je crois que plus j’étudie le vin, plus je vois que c’est compliqué, plus je vois que je suis loin de comprendre.»

«Déguster c’est comparer, c’est donc, à la base connaître. Pour connaître il faut multiplier ses investigations en observant, en notant ses impressions. Mais il faut savoir aussi que nos sens sont imparfaits, et que pour les rendre fidèles, la volonté, l’attention sont indispensables. Le temps aidant, car l’expérience est longue, la dégustation réfléchie procure au dégustateur, s’il porte en lui l’amour du Beau, du Vrai et du Vin, la joie profonde de pénétrer dans ce domaine où la nature se plaît à concentrer son génie.»

 

* Passage du livre de Corinne Desarzens.
Corinne Desarzens, Tabac de Havane évoluant vers le chrysanthème, 150 p. Jean-Paul Rocher, éditeur