
En Roue Libre




L’art de la vinification beaujolaise traditionnelle, Geneviève l’a entre autres appris au vignoble Le Moulin du Prince. À 18 ans, par l’entremise de l’Association Québec-France, elle s’est retrouvée à faire les vendanges dans un petit village du nord du Beaujolais, du nom de Vauxrenard. Après s’être liée d’amitié avec les propriétaires du petit domaine familial de huit hectares, et y avoir fait une dizaine de vendanges, elle y a fait ses premières cuvées.
«Après les vendanges, j’ai commencé à y aller aussi l’hiver, se souvient celle qui travaillait alors au cimetière Notre-Dame-des-Neiges en aménagement paysager. J’apprenais à déguster et j’apprenais toutes les autres étapes pour faire du vin. À 32 ans, j’avais envie de faire autre chose et le vin me passionnait beaucoup. Je voulais travailler dans le domaine, mais pour bien le faire, je trouvais important de vraiment comprendre comment c’était fait. J’ai alors décidé d’aller faire un BTS (brevet technicien supérieur) en viticulture-oenologie.»
«Une amie à moi m’a amené par hasard aux Bacchantes, explique celle qui travaillait alors déjà pour un vignoble québécois. C’était avant les vendanges et j’ai demandé à Sébastien si je pouvais lui acheter du raisin pour faire une cuvée de garage. Je me suis mise à lui parler d’où j’arrivais, mon parcours. Il m’a finalement dit: ‘’Je n’ai pas de raisin pour toi, mais j’aurais une job. Et les employés ont la priorité sur les raisins!’’»
Pendant ses études, Geneviève a l’opportunité de pouvoir vivre tout le processus de la fabrication d’un vin, de la taille à la vinification. Ses amis du domaine Le Moulin du Prince, qui étaient sur le point de prendre leur retraite et qui n’avaient pas de relève, lui offre la chance de s’occuper d’une parcelle qu’ils allaient autrement arracher et de lui prêter tout le matériel pour pouvoir la vinifier.
«En 2018, après les vendanges, j’ai décidé de revenir au Québec. J’étais un peu arrivée à la croisée des chemins. Soit j’investissais dans le vignoble en France et je passais le reste de ma vie là-bas, soit je revenais au Québec. De loin, je voyais que l’industrie québécoise du vin se développait et je trouvais ça vraiment l’fun. C’était le bon moment pour prendre tout mon bagage et de voir ce que je pouvais en faire au Québec.»
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